vendredi 14 septembre 2012

Women Skin Project : Devenir Femme - 1






Le Women Skin Project a débuté il y a un an et demi. L'idée était de trouver un autre moyen de témoigner pour les femmes qui travaillaient avec moi. Toutes, elles avaient traversé des agressions sexuelles, parfois des violences conjugales, et elles avaient accepté de collaborer avec moi pour l'exprimer d'une autre manière. Nous avons réfléchi ensemble, pendant environ huit mois, sur la manière de construire une forme de photo-reportage qui ne montrerait pas de visage, et qui mettrait en jeu, dans ses caractéristiques mêmes, les notions de pudeur, de peau, de marque imprimée sur l'épiderme, mais aussi d'une possible reconstruction de l'humain.

Ce projet devait permettre, d'abord, de mettre en scène une parole qui lorsqu'elle passe par les mots, est parfois difficilement accueillie ; ensuite, de montrer qu'il y a possibilité de reconstruction, sans oublier toutefois l'ampleur de la souffrance qu'il faut traverser avant d'être capable de vivre à nouveau. Les femmes qui travaillaient sur ce projet avaient toutes reconstruit leur vie d'une manière ou d'une autre, et nous désirions montrer ce qu'on oublie souvent dans le statut de victime : qu'une victime est d'abord, avant d'être vulnérable, quelqu'un qui fait la preuve d'une force de survie hors du commun.

Ce qui m'intéressait, je l'ai trouvé dans la photographie de La chemise de l'Empereur Maximilien du Mexique après son exécution, qui date de 1867. On ne voyait rien de la violence de la mort donnée : simplement une chemise un peu trouée, un peu tachée. Le potentiel émotif de cette photographie était énorme. Chacune de ces femmes me donna alors un vêtement qui, pour elles, signifiait quelque chose, était associé à leur histoire, à leur traumatisme, à leur reconstruction.

Je choisis de photographier ces vêtements en utilisant la technique du collodion humide. Le collodion humide, initialement, n'était pas utilisé comme émulsion photographique ; il était utilisé sous la forme du “collodion chirurgical”, pour soigner les fractures, les brûlures, pour aider à la cicatrisation des plaies et à leur protection, car en séchant, il devient comme une seconde peau fortement adhésive.
Pour moi, il y avait quelque chose de l'ordre du corps et de l'organique dans le collodion photographique, mais surtout, quelque chose de l'ordre de la cicatrisation. En présentant simplement des reliques, des vêtements évidés mais chargés de l'histoire du corps qui les a portés, je pouvais traiter d'un sujet qui nécessitait une pudeur infinie sans montrer ni corps, ni visage.


=> Que reste-t-il quand la féminité, comme construction sociale et intime, entre dans un cas-limite? Que reste-t-il quand son image d'elle-même en tant que femme, image culturelle autant qu'organique, bascule sous le coup de situations extrêmes - violence physique, violence psychologique, emprisonnement ? Comment l'exprimer sans être bavard ? Comment l'étude des cas-limites de la féminité peut-elle nous renseigner sur ce que c'est, devenir-femme ? 
  

Women Skin Project : Devenir-Femme - 2








samedi 8 septembre 2012

Le Juste Milieu

Comment trouver le juste milieu entre photographie, art, anthropologie, sociologie, écoute, amitié. Tony Fouhse


Tony-Fouhse photography


Photographing a Heroin Addict through Despair, Horror and Hope



http://www.featureshoot.com/2012/09/photographing-a-heroin-addict-through-despair-horror-and-hope/

mercredi 29 août 2012

Stage Daguerréotype 24/08-27/08 - Au passage...

Dimanche n'ayant pas été vraiment idéal (pluies régulières), pas de possibilité de prise de vue au daguerréotype... A la place : cyanotype.



Sensibilisation des feuilles de papier...


La feuille s'assombrit au soleil, recouverte d'un négatif numérique dont elle prend l'empreinte...





Stage Daguerréotype 24/08-27/08

De retour de stage à Contrexéville...



La plaque non préparée. Plaque de laiton envoyée chez l'argenteur. 


Nettoyage et polissage !


=> La plaque est ensuite déposée dans la "boite à iode" pour être sensibilisée, et placée dans un châssis...



Prise de vue (je fais le cobaye).

=> Développement aux vapeurs de mercure et passage à l'hyposulfite. On enchaîne sur un bain à l'eau déminéralisée, pour rincer la plaque (oui, ce n'est plus la même.)



Dorure à chaud pour aviver les contrastes, faire monter les blancs, et donner de la profondeur aux noirs... La plaque passe dans un mélange de chlorure d'or et d'hyposulfite.



Rinçage...


Et on attend que ça sèche...